Histoire du musée
L’ancrage du Musée dans le territoire interjurassien est d’autant plus profond qu’il s’inscrit dans une longue histoire : il y a soixante ans, en 1953-54, naissait le Club jurassien des Arts, présidé par l’imprimeur et éditeur prévôtois Max Robert. Cette naissance s’inscrit sous l’étoile et en mémoire d’un artiste, le frère de Max, Charles Robert, mort prématurément en 1948. Mais cette association d’artistes et d’amateurs d’art passionnés se tourne principalement vers l’art du présent et monte maintes expositions dans divers lieux de Moutier – parfois déroutants comme la salle de gymnastique de l’Ecole secondaire. En bref, elle est un moteur essentiel de l’extraordinaire vitalité artistique qui se développe dans la cité prévôtoise.
Ces expositions font alterner artistes jurassiens contemporains et créateurs venant d'autres régions de la Suisse, en particulier de Bâle – un centre artistique essentiel pour l'art jurassien. A cette ouverture géographique répond la diversité stylistique des œuvres exposées, abstraites ou figuratives. Au fil de ces expositions, le Club jurassien des Arts réunit une collection en demandant le don d'une œuvre aux artistes présentés. S'y ajoutent d'autres dons et quelques achats. Aussi le Club projette de créer un musée dès les années 1960.
Le rêve d’un musée digne de ce nom hante le Club jurassien des Arts. Ce projet se réalise finalement en 1989, avec la création d'une fondation de droit privé à laquelle participent les cantons de Berne et du Jura, ainsi que la municipalité de Moutier. Cette fondation acquiert en 1993 une villa construite en 1903 par Charles Kleiber, dite "villa Bechler" du nom de ses anciens propriétaires. Le Musée jurassien des Arts s'ouvre enfin en 1996, dirigé par une conservatrice professionnelle : Patricia Nussbaum de 1986 à 1988 puis Valentine Reymond, depuis l'été 1988.